Utilisation des services de santé pendant la pandémie de COVID-19 en Afrique sub-saharienne en 2020

La pandémie de COVID-19 a entraîné une réduction de 2 à 6 % de l’utilisation des services de santé maternelle, néonatale et infantile et de 7 à 17 % des consultations externes et des hospitalisations dans 12 pays africains entre mars et décembre 2020, selon une étude du Countdown publiée dans BMJ Global Health. Les mois qui suivent immédiatement le début de la pandémie mondiale montrent des réductions plus importantes.

Les données de routine des établissements de santé ont constitué la source de données de l’étude, et les principaux indicateurs examinés étaient la première visite de soins prénatals, la quatrième visite de soins prénatals, l’accouchement en établissement, la césarienne, la vaccination pentavalente et contre la rougeole, les consultations externes et les admissions. L’ampleur de la baisse varie selon les pays, et tous les pays n’ont pas enregistré une baisse pour tous les indicateurs. Des baisses plus importantes ont été mesurées en Afrique de l’Est qu’en Afrique de l’Ouest. Dans certains contextes, la pandémie n’était pas le seul facteur affectant l’utilisation des services ; par exemple, les problèmes de sécurité ont probablement eu un impact au Mali et au Niger.

Une réponse plus forte du gouvernement au début de la pandémie, mesurée par un  » indice de rigueur « , a été associée à une réduction plus importante de l’utilisation des services généraux mais a eu des effets limités sur les services de santé maternelle, néonatale et infantile.

Les analystes des 13 pays africains qui ont des collaborations nationales en cours ont été invités à participer à l’étude, et 12 pays se sont joints à eux – le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Liberia, le Mali, le Niger et le Nigeria en Afrique de l’Ouest et l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie en Afrique orientale.

L’analyse des données a été réalisée au cours de huit ateliers organisés à distance entre février et juillet 2021. Le code Stata générique utilisé pour l’analyse est disponible pour téléchargement. A la suite du processus d’évaluation de la qualité des données qui permis d’avoir les données finales, les équipes nationales ont comparé les niveaux d’utilisation prévus pour les années précédentes à partir de 2017 avec les modèles d’utilisation des services de mars à décembre 2020.

Aucune baisse n’a été observée sur la période de mars-décembre 2020 concernant le rapportage des données par les établissements de santé vers le système central d’agrégation des données (tel que DHIS2).

Des études antérieures basées sur la modélisation et des entretiens avec des informateurs clés avaient soulevé des inquiétudes quant au fait que le COVID-19 pourrait avoir un effet négatif sur l’utilisation des services de santé maternelle et infantile, et ainsi augmenter le risque de morbidité et de mortalité. Il est essentiel de comprendre cette question pour élaborer des réponses appropriées à l’impact continu de la pandémie.

Des politiques et des programmes ciblés, soutenus par la communauté mondiale de la santé, sont nécessaires pour inverser l’impact de la pandémie sur la réalisation des objectifs de développement durable en matière de santé, concluent les auteurs des articles.

Ressources liées à cet article :

D’autres ressources liées au travail de Countdown pour améliorer l’utilisation des données sur les établissements de santé sont disponibles ici.